Méfions-nous des pseudos-prophètes…

Permettez-moi d’exprimer mon indignation ! A travers l’émission Il Est Écrit, notre équipe a l’occasion d’entrer en contact avec des centaines d’auditeurs qui partagent leur histoire. Et j’avoue être surpris du nombre d’histoires qui parlent de «prophètes» (généralement auto-proclamés) ou de leaders spirituels charismatiques, qui dirigent des congrégations avec une autorité de fer que nul ne peut remettre en question.

Que cela existe dans des sectes bizarres, c’est déjà un mal en soi. Mais que ce mode de fonctionnement pénètre nos églises, c’est un détournement de l’Évangile ! Il est vrai que les médias traditionnels, et surtout l’Internet et les médias sociaux favorisent l’engouement pour ceux qui savent «se vendre», ceux qui ont quelque chose d’un peu extraordinaire à proclamer.

Mais je suis surpris de la facilité avec laquelle certains chrétiens – jeunes ou moins jeunes – suivent ces conducteurs qu’ils admirent, sans toujours exercer le discernement dont nous sommes tous appelés à faire preuve :

Je vous propose ici deux critères bibliques fondamentaux qui permettent, avec l’aide de Dieu, de démasquer le pseudo-prophète, ou au contraire de reconnaître celui ou celle qui parle vraiment sous l’inspiration divine :

  1. Une éthique de vie, un caractère, un comportement conséquents

    «Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous comme des brebis, mais au-dedans ce sont des loups féroces. Vous les reconnaîtrez à leurs fruits.» – Matthieu 7,15,16

    Contrairement à ce qu’on entend souvent, les fruits dont parle ici le Christ ne sont pas le nombre de conversions obtenues ou le succès dans l’évangélisation. Les fruits sont ici à rapprocher de ce que l’apôtre Paul appelle «le fruit de l’Esprit» (Galates 5.22), c’est-à-dire un caractère et un comportement qui manifestent les qualités du Christ. Bien sûr, aucun serviteur de Dieu n’est sans défaut, aucun prophète ne reflète à la perfection le caractère du Christ. Mais un véritable envoyé de Dieu, conduit par le Saint-Esprit, ressemblera à son Maître. Voici quelques questions à se poser en face d’un «prophète» :
    – Sa conduite reflète-t-elle amour et sainteté, ou constatons-nous des comportements douteux ?
    – Respire-t-il (elle) l’humilité, ou un certain orgueil spirituel ?
    – Est-ce que ce sont l’esprit de service et le respect de l’autre qui prédominent, ou une tendance à la domination des esprits, voire à la manipulation ?
    – Les relations avec l’autre sexe sont-elles pures, ou parfois ambiguës et immorales ?
    – Sur le plan matériel, vit-il (elle) dans la simplicité, ou aime-t-il (elle) l’argent ?
    Le véritable porte-parole de Dieu se recommande d’abord par la sincérité de l’amour qui l’anime, l’humilité et l’intégrité qui l’habitent. Peu de soi-disant «prophètes» passent ce test du Christ…

  2. Un enseignement conforme à la Bible

    «Tout esprit qui ne confesse pas Jésus n’est pas de Dieu, c’est celui de l’antichrist…C’est par là que nous reconnaissons l’Esprit de la vérité et l’esprit de l’erreur.» – 1 Jean 4.3,6


    Dans le contexte de la lettre de Jean, il s’agit ici de reconnaître Jésus comme ayant vraiment pris la nature humaine, et non pas une simple apparence. L’apôtre lutte contre de soi-disant prophètes influencés par le gnosticisme. Plus largement, ce texte nous invite à passer l’enseignement de tout prophète au crible de l’Évangile et des Saintes Écritures.

    Les expressions favorites des prophètes modernes sont généralement : «Dieu m’a montré que…», «Le Seigneur m’a révélé que…». Attention à ce qu’on ajoute après ces formules solennelles ! Si Dieu a vraiment parlé, il ne peut contredire ce qui est enseigné dans le recueil biblique, qu’il a lui-même inspiré. Tout enseignement qui s’oppose à une vérité de la Bible, ou tout discours du genre : «La Bible n’est pas le mot final, l’Esprit nous apporte de nouvelles révélations», se disqualifie en tant que parole prophétique.

    Être éloquent, parler avec autorité ou réaliser des choses extraordinaires, même des miracles (Matthieu 24.23-25), tout cela ne peut être le critère du vrai prophète. À la rectitude morale le vrai prophète doit ajouter la rectitude dans l’enseignement, la conformité aux enseignements de la Bible. Comme Jésus dans le désert, il doit s’appuyer uniquement sur «Il est écrit…»

Il ne fait aucun doute dans mon esprit que nous vivons la période finale de l’histoire humaine. Plus que jamais aujourd’hui, Dieu veut faire de nous des chrétiens solides, personnellement ancrés dans la connaissance et la mise en pratique de la Parole du Christ. Ne remettons jamais notre esprit et notre jugement entre les mains d’un autre être humain, mais étudions par nous-mêmes, écoutons ce que d’autres ont à dire, et prions pour que Dieu nous conduise dans toute la vérité. En ce temps de grande confusion et de séduction, Il a promis de nous accorder le discernement dont nous avons besoin !